Pour donner suite à notre vidéo concernant le réchauffement climatique et son impact sur les forêts (qui se trouve juste ici (insérer le lien de la vidéo ou mettre la vidéo)). Nous souhaitons revenir sur certains sujets abordés dans celle-ci qui peuvent parfois être complexe pour un public néophyte. Afin que chacun puisse comprendre aux mieux tous les aspects de la vidéo. Nous avons pris la décision de les détailler dans divers articles. Le premier thème que nous voulons approfondir s’agit de la règle des 3 S. 

Le réchauffement climatique et son impact sur les forêts

Avant d’aborder la règle des 3 S, il est important de comprendre l’impact que le réchauffement climatique à sur notre civilisation et quels sont les conséquences à venir si la situation s’empirait. Ainsi que l’influence des gaz à effet de serre sur le climat. De cette façon, il sera plus évident de comprendre le rôle que joue les forêts dans la régulation du carbone et l’importance de les préserver. 

En effet, comme nous avons pu le voir dans la vidéo, le réchauffement climatique est bien présent et ces impacts sont nombreux. Les répercussions sur nos modes de vie se fait de plus en plus ressentir. Que ce soit de manière directe, à l’image des phénomènes météorologiques extrêmes comme les incendies ou les vents violents qui sont de plus en plus fréquents. D’après le WWF le nombre de ces épisodes climatiques extrêmes serait 5 fois supérieur que dans les années 1970. Dans le monde entier 20millions de personnes sont obligés de quitter leur domicile. Et si certaines personnes ont encore un doute sur l’implication du réchauffement climatique et de l’homme sur ces phénomènes je vous invite à suivre ce lien : https://interactive.carbonbrief.org/attribution-studies/index.html. Ce site a été créé à la suite de l’étude d’un trio de scientifiques Britanniques qui avait pour but de montrer la corrélation entre les phénomènes météorologiques extrêmes et le réchauffement climatique d’origine humaine. L’étude a prouvé que dans 74% des cas, l’événement en question a été intensifié par l’influence de l’homme sur le climat. Depuis, 750 épisodes climatiques ont été étudié et répertorié sur cette carte. Avec pour objectif de les classer de « Le réchauffement climatique l’a aggravé ou rendu plus probable » à « le réchauffement climatique l’a atténuée ou rendu moins probable ». Un bon moyen de voir l’impact que notre mode de vie peut avoir sur le climat.

La Suisse n’est évidemment pas épargnée. Météo Suisse montre que les températures annuelles ont augmentés de 2,9 degrés par rapport à la moyenne des années situé entre 1871 et 1900. L’augmentation de ces chaleurs rend les sols plus secs. Et ceci n’est évidemment pas aider par les longues périodes de sécheresse. Ce qui va augmenter les risques d’incendie. Ces dernières années nous avons donc pu voir les incendies se multiplier, plus particulièrement dans le sud des alpes comme au Tessin ou au Grison. En Valais la moyenne n’augmente pas mais 28 incendies éclatent en moyenne par année.  Les incendies qui ont eu lieu entre 2020 et 2024 au Tessin et en Valais le prouve. Dans les deux cas près de 100 hectares de forêts ont été touchés.

En plus de la hausse des températures Météosuisse démontre que si les pluies n’ont pas diminué, elles sont moins fréquentes et plus intenses. On a pu l’observer en juin 2024 ou des pluies torrentielles ont causé des inondations dans la région du lac de Constance, en valais, au Tessin et au Grisons. Obligeant de nombreuses personnes à devoir quitter ces régions 

Pour prendre un exemple d’événements météorologique extrême plus proche de chez nous, le 24 juillet 2023, des vents allant à plus de 217km/h se sont abattus sur les collines neuchâteloises (Le Locle, le Crêt-du-Locle et la Chaux-de-Fonds). À la suite de cette tempête des centaines de bâtiment ont été gravement endommagés. Pour avoir une idée de l’ampleur des dégâts, 60% des toits de bâtiment ont été aux mieux dégradé et au pire carrément arraché. C’est sans compter le bilan des victimes qui s’élève à 40 blessés et un mort. Cette tempête a également eu une incidence sur 1600 hectares de forêts, le volume de bois qui a dû être abattu s’élève à 100’000 mètres cubes. Pendant plusieurs semaines les activités en forêts était devenu impossible en raison des dangers suscité par les arbres endommagés.

Toutes ces intempéries ont engendré des frais conséquents. D’après l’ASA rien que durant le mois de juin 2024, en Valais et au Tessin, les dommages aux biens assurés se montait entre 160 et 200millions de francs. Concernant les tempêtes à la Chaux-de-Fonds, l’ECAP a estimé les frais à 117,5 millions de francs.  

Je n’ai parlé jusqu’à lors des tempêtes que le réchauffement climatique engendrait, mais il exerce aussi une influence sur les denrées alimentaires, en commençant par l’eau. En effet, avec les longues périodes de sécheresses toujours plus fréquentes l’or bleu se fait de plus en plus rare. Toute la Suisse en subi les conséquences, à l’instar de 2023 ou le déficit de pluie à provoquer une pénurie d’eau généralisé. Durant cette année de nombreuses nappes phréatiques avait atteint leur plus bas niveau. Ces épisodes de sécheresse à répétition ont contraint la confédération à mettre en place un système d’alarme dans le but de prévoir leur arrivée et mettre en place les mesures nécessaires. Toutefois certaines zones sont plus touchées, comme le sud des alpes, notamment au Tessin ou lors du premier trimestre 2023, seul 20% des précipitations attendues sont tombées. Concernant le canton de Neuchâtel, bien que le constat soit moins alarmant, nous ne sommes pas à l’abri que durant les prochaines années la situation se détériore. D’ailleurs les années précédentes, des mesures ont été prise par le canton pour aider les agriculteurs en difficulté face aux temps arides.

Nous venons d’aborder les impacts directs du réchauffement climatique sur les populations. Cependant, il entraîne également des répercussions plus larges. Pour se rapprocher du thème qui nous intéresse, à savoir les forêts. Il est important de souligner qu’elles sont directement frappées par la hausse des températures. Tous comme nous, les plantes ont besoin d’eau pour leur survie et il est peu dire que ces dernières années particulièrement arides ont provoqué un stress hydrique plus ou moins important en fonction des essences. Le hêtre, le frêne, le sapin et l’épicéa sont particulièrement touchées à Neuchâtel. De nombreux hêtres ou sapin sèchent directement sur pied. Pour le frêne et l’épicéa ce sont des maladies ou des ravageurs qui s’attaquent à eux en raison de la vulnérabilité induite par le manque d’eau. Dans les deux cas, les pertes sont toujours plus nombreuses dans le canton.

Figure 7 Forêt d’épicéa fortement touchée par le bostryche dans les forêts de Champ-du-Moulin (Killian Mathys) 

Pour le frêne par exemple, la chalarose ou Hymenoscyphus fraxineus est un champignon venu d’Asie est apparu pour la première fois dans le canton de Bâle en 2008, puis il s’est gentiment répandu sur tout le territoire, à tel point qu’en 2015 sa présence a été signalé dans tous les cantons Suisse. Si cette maladie est connue, c’est parce qu’elle est particulièrement virulente et que jusqu’à ce jour aucun moyen de lutte efficace n’a été trouvé. Le champignon s’attaque en premier lieu à la couronne, montrant des signes de faiblesse comme des feuilles sèches et une couronne clairsemer, pour se répandre dans tous l’arbre par la suite jusqu’à que celui-ci ne meurt. Dans l’entièreté de la Suisse ce sont 90 à 95% des pousses de frêne qui contractent le pathogène. La mortalité chez les jeunes pousses est très élevé. Même si certains spécimens ont montré une résistance plus ou moins fortes à ce pathogène la situation reste à ce jour préoccupante, surtout en sachant l’importance du frêne dans les forêts de protection.  Son bois est également apprécié dans la construction ou sa résistance mélangée et sa souplesse font du frêne un candidat apprécié dans de nombreux domaine.

Dans le cas de l’épicéa c’est le bostryche typographe qui cause de nombreux dégâts. Comme pour le frêne, le manque d’eau de ces dernières années a affaibli l’épicéa, ce qui l’a rendu plus vulnérable aux attaques de bostryche. Et pour ne rien arranger, les périodes chaudes de ces dernières années sont des conditions favorables pour que les scolytes prolifèrent. Plus ces périodes sont longues, plus les générations de typographe sont nombreuses. Ce sont principalement ces deux raisons qui provoquent la décroissance des peuplements d’épicéa. Nous n’allons pas nous attarder aussi longuement sur la propagation du bostryche puisque nous l’avons fait dans notre vidéo. En revanche, nous trouvons qu’il est tout de même important de dire que Neuchâtel est le deuxième canton le plus touché, durant l’année 2023 l’augmentation des foyers infestés se montait à 107%. De même que pour le frêne, la perte des épicéas à des conséquences sur de nombreux écosystèmes. Par ailleurs son bois est très apprécié dans la construction, malheureusement dans les cas avancés de dépérissement de l’arbre, il ne peut plus être utiliser pour la construction. Et même s’il est récolté plus rapidement celui-ci est dévalorisé puisqu’une majorité de personnes pensent ces caractéristiques affaiblis, ou n’apprécient pas la teinte bleutée causé par l’attaque du scolyte. 

Quelles sont les conséquences de la disparition de certaines espèces ? 

Tout d’abord, il est important de noter que nous nous sommes attardés dans le paragraphes précédents que sur les espèces qui sont le plus touchées par le réchauffement climatique. Mais la liste des espèces menacés est plus longue. De nombreuses espèces de champignon comme le Hygrophorus speciosus Peck sont menacés, des plantes évoluant habituellement dans des zones humides ou même des zones entières (à l’image du recul de 90% des zones alluviales). Dans le cas ou seul quelques espèces disparaitraient, les répercussions serait conséquentes sur la biodiversité. En effet, les relations inter-espèces sont complexes et la disparition de l’une d’elle aura automatiquement des effets négatifs sur de nombreuses autres. Chaque espèce offrent des conditions indispensables à de nombreuses autres. Si nous prenons le cas de l’épicéa, là ou il se trouve, il aura tendance à rendre les sols plus acides. Une caractéristique fortes appréciées des myrtilles sauvages. On pourrait donc penser que si les forêts de résineux venaient à s’éteindre, il en irait de même pour les myrtilles. Ces disparitions auraient donc un impact important sur la biodiversité.

D’autre part la forêt joue de nombreuses fonctions dans notre société (protection, social, production et biodiversité). Malencontreusement, les forêts ne pourraient plus jouer convenablement leur rôle si la situation continuer d’évoluer dans ce sens. Je ne vais pas m’étendre plus que ça sur le sujet puisque nous y avons dédié un article complet que je vous invite à aller voir en suivant ce lien (insérer le lien). Cependant il est important de comprendre que si ces fonctions ne sont plus en mesure d’être accompli, ceci aura un contre coup sur nos modes de vie. Pour chaque fonction, il est facile de trouver une répercussion. Dans le cas des forêts de protection, de nombreux villages ne serait plus en sécurité aux éboulements, avalanches, coulée de boue et de manière générales de nombreuses catastrophes naturelles. Pour le côté social, les arbres secs représentent un danger pour les utilisateurs de la forêt, il se pourrait que certains propriétaires soient contraints d’empêcher l’accès à certaines zones trop dangereuses. On a déjà pu le voir par le passé. Ces restrictions entraveraient la population dans ces activités. Concernant la production, le bois joue un grand rôle dans la construction, et si certaines essences avec des caractéristiques particulières utiliser jusqu’à lors ne peuvent plus l’être, la substitution de ces essences par d’autres pourraient s’avérer complexe. Cette transition pourrait prendre un certain temps et ralentir toute l’industrie voir rendre certains travaux impossibles. Pour le dernier point, à savoir la biodiversité, il a été détaillé dans le paragraphe précédent.

Figure 12 Les différentes fonctions des écosystèmes forestiers (https://www.foretsuisse.ch/fr/savoir/les-prestations-de-la-foret) 

Nous pouvons facilement constater que le réchauffement climatique à un fort impact sur les forêts. Les changements rapides et drastiques mettent les forêts en difficulté ce qui a longs termes pourrait provoquer des répercussions sur la population. Il est donc important d’aider et préserver nos forêts. D’autant plus quand on sait le rôle important qu’elle joue dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est à ce moment que la règle des 3 S va intervenir. 

Aider la forêt pour lutter contre le réchauffement climatique 

Jusque-là nous avons expliqué les impacts qu’avaient le réchauffement climatique sur nos vies et l’importance de faire en sorte de diminuer ces effets. Malgré une situation qui s’est détérioré ces dernières années et qui n’est pas près de s’améliorer (investiture de Trump PTDR). Il est encore possible de diminuer ces effets sur le long terme. Nous n’allons ici pas revenir sur l’habituel conseil qui explique l’importance de diminuer ces émissions de CO2. En revanche comme nous avons choisi de parler ici des forêts, nous allons nous pencher plus en détail sur leur rôle primordial contre la lutte vis-à-vis du réchauffement climatique. En analysant à la loupe la règle des 3S. 

Figure 13 Illustration de la règle des 3S (https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/forets/info-specialistes/etat-et-fonctions-des-forets/foret–bois-et-co2.html) 

Séquestration et régulations par les réservoirs naturelles 

Nous avons depuis quelques années que le réchauffement climatique est en grande partie la conséquence des gaz à effet de serre. Et deux de ces principaux gaz sont le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) résulte du carbone. Le carbone est le quatrième élément le plus présent dans l’univers et le troisième élément dans la biosphère. Il est important de savoir que même sans la libération de ces gaz, l’effet de serre serait quand même présent. C’est ce qui permet en temps normal à la terre de garder une température moyenne de 15 degrés. Le flux de ces gaz est régulé par 4 grands réservoirs de carbones qui sont  

  • L’atmosphère : La couche gazeuse entourant la terre 
  • La lithosphère : La couche externe de la croûte terrestre 
  • L’hydrosphère : Toutes les zones de la planète ou l’eau est présente sous une de ces trois formes (liquide, solide et gazeux) 
  • La biosphère : ensemble des êtres vivants et leur milieu de vie. En résume c’est l’ensemble des écosystèmes présent dans la lithosphère, l’atmosphère et l’hydrosphère. 

Figure 14 Le cycle du carbone et les différents réservoirs (https://www.reforestaction.com/magazine/role-forets-cycle-carbone) 

Ces différents réservoirs de carbone stockent un certain nombre d’année avant de transiter dans un autre après certaines réactions. Et au sein même de ces réservoirs il y a ce que l’on appelle des puits de carbone qui sont par exemple les océans ou les forêts. Ces puits de carbone vont permettre d’équilibrer les différents cycles à l’intérieur des réservoirs en capturant et stockant le carbone sur de longue durée. 

Les forêts, des puits de carbone important 

Pour notre part, nous allons nous intéresser plus amplement sur le cas des écosystèmes forestier. Si nous apprenons dès l’école primaire le rôle des arbres, qui joue un rôle majeur avec la photosynthèse, nous sommes moins au courant de l’importance des sols et de la petite flore. Car c’est cet ensemble qui permet d’absorber 15,6 gigatonnes de CO2 dans le monde et à l’échelle Suisse ce chiffre s’élève à 2,5 millions de tonnes par an.  

Pour mieux comprendre comment le carbone est stocké dans nos forêts, il faut comprendre le cycle du carbone en son seins. La première étape de ce cycle est la photosynthèse, étape cruciale pour les végétaux. Cette action consiste en la transformation de sève brute, en sève élaboré. Ce processus a lieu dans les feuilles, en effet, celle-ci va capter l’énergie émises par les rayons du soleil grâce à la chlorophylle. En combinant cette énergie avec du CO2 qu’elle aura prélevé dans l’atmosphère, ainsi qu’avec l’eau et les sels minéraux pompés par les racines, la plante va fabriquée du glucose (ou sève élaborée) et de l’oxygène. Ce glucose va, en fonction des besoins de la plante, soit être stocker dans différentes de ses parties ou alors être transformé en d’autres énergie exploitable pour alimenter l’intégralité des fonctions vitales de l’arbre (croissance, reproduction, défense, etc…). Cette transformation est le fruit de la respiration.

Figure 15 Illustration des différents phénomènes qui se produisent lors de la photosynthèse (https://www.reforestaction.com/magazine/role-forets-cycle-carbone) 

La respiration parlons-en. C’est justement la seconde étape dans le cycle du carbone. Cette opération à l’effet inverse de la photosynthèse. Comme citer dans le paragraphe au-dessus, l’arbre va transformer les glucoses en énergie utilisable par les différentes cellules de la plante. Cette transformation va se servir d’oxygène et éjecter du dioxyde de carbone. Le dioxyde de carbone rejeté va être aspirer par les jeunes et vigoureux arbres. Sans l’activité humaine, le cycle serait parfaitement équilibré entre les vieux bois et les plus jeunes. 

Figure 16 Schéma démontrant la différence entre la photosynthèse et la respiration des plantes (https://www.allo-olivier.com/Elagage/Arbre_4.html) 

Il reste une étape dans le cycle du carbone qui est en étroite relation avec le cycle de la forêt. Car, si les spécimens plus âgés sont capables de stocker une grande quantité de ce gaz, une fois que ceux-ci meurent, leur décomposition va en dégager dans l’air. En temps normal, si l’émission de ce gaz à effet de serre peut être assimiler par la régénération des jeunes pousses, l’impact de l’homme a tendance à empêcher le rôle que joue les forêts dans la séquestration du carbone. Et plus grave encore, la déforestation peut mener les forêts devenir un foyer d’émission de CO2. C’est là que la gestion durable des forêts prend toute son importance. 

L’importance de la gestion durable des forêts 

Maintenant nous le savons, les forêts sont essentielles dans l’incarcération du carbone, et si on ne l’exploite pas, elle va à therme en stocker plus que ce qu’elle n’en dégage. Simplement, le bois est une ressource importante dans notre société. Pour faire cohabiter nos besoins et le rôle d’assimilation des forêts, nous nous devons de les gérer durablement. 

Dans ce but, la Suisse à mis en place depuis 1876 (à ce moment uniquement pour les forêts de montagne) des lois visant à garantir les fonctions de la forêt. A ce stade, il est devenu interdit de faire des coupes rases. Dans un premier temps, le but était de conserver le rôle protecteur des forêts. Car le défrichement de grande surface, pour l’agriculture d’une part et pour les besoins en bois d’autre part, ont contribué à réduire l’effet protecteur des forêts. Ce qui va mettre de nombreux village en péril (notamment dans les régions de montagne). Ce n’est qu’à partir de 1903 que ces lois s’étendirent à l’ensemble des écosystèmes forestiers Suisse. Nous n’allons pas revenir sur l’intégralité des principes d’une sylviculture proche de la nature, cependant nous pensons intéressant de s’attarder sur quelques points. 

Le premier point et sûrement le plus important, est celui qui consiste à ne pas couper plus que l’accroissement annuel des forêts. Pour faire plus simplement, chaque année la forêt produit un certain volume de bois et nous ne devons pas couper plus que ce volume. Ceci dans le but de garder un taux de boisement constant. En Suisse les zones boisées augmentent d’année en année, ce qui signifie que nous exploitons moins que l’accroissement annuel et ce depuis 1985 (première date à laquelle nous avons des chiffres suffisamment fiable). L’implantation des forêts vers des terrains auparavant défriché et utiliser pour l’agriculture, a augmenté de 589km2 entre 1985 et 2018. Bien que la gestion sylvicole ait permis d’augmenter le taux de boisement, ce phénomène est en grande partie lié au recul des terres agricole, qui pour certaine sont devenu trop onéreuse à exploiter dû à leur difficulté d’exploitation. Nous voudrions juste terminer ce passage en rappelant que, même s’il est important de préserver nos forêts et de ne pas les surexploiter. Il est tout aussi important de garder une diversité d’écosystème (clairière, zone humide) et ce dans le but de garantir une grande biodiversité. 

Le second et dernier point que nous abordons, est en réalité plusieurs points qui constitue des principes de bases de la sylviculture. Les principes de bases de la sylviculture sont les points qui vise à gérer les forêts de manière respectueuse tout en conservant leur multifonctionnalité. Pour se faire il existe une liste de point a respecté lors des interventions sylvicoles. Et un des points de cette liste est de diversifié le mélange des essences présentes dans un peuplement. Nous jugions ce point important, parce qu’en plus de permettre une plus grande séquestration du carbone et dynamiser les forêts. C’est aussi très important pour contrer les facteurs biotiques et abiotiques, mais également pour protéger les forêts du réchauffement climatique. Chaque essence ayant des caractéristiques différentes, il est rare qu’une forêt mélangée succombe dans son intégralité des suites d’un incident (vent violent, pathogène, ravageurs). La résilience de ces forêts se voit donc accru.  Une forêt résiliente est une forêt qui séquestrera plus de carbone sur le long therme. Un autre point intéressant est celui qui détermine qu’une bonne sylviculture est une sylviculture qui conserve ou améliore le rajeunissement naturel et qui le met en priorité. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?  La Suisse a décidé qu’il était hautement important favoriser le rajeunissement naturel et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est parce que les graines sont disponibles gratuitement. La seconde, avance l’importance de la diversité génétique qu’offre le rajeunissement naturel. Le troisième, mets en avant que dans une grande partie des cas, les jeunes plante poussant naturellement sur certains sols sont plus adapté et robuste. Tout ces points sont la base de forêts vigoureuse, plus à même de résister aux changements actuels, mais également plus dynamique. Et comme nous l’avons vu plus haut, une forêt dynamique est capable de séquestrer plus de carbone. Nous pourrions faire un article complet sur les principes de bases de la sylviculture et son rôle crucial, mais ce n’est pas le sujet de cet article. Toutefois, si le sujet vous intéresse je vous invite à aller lire les deux articles suivant (un de la confédération expliquant les principes de base de la sylviculture proche de la nature et l’autre sur les principes de bases de la sylviculture dans le canton de Neuchâtel) :

https://www.ne.ch/autorites/DDTE/SFFN/forets/Documents/2016_Principes%20sylviculturaux%20NE.pdf

Après cette brève description nous comprenons mieux l’intérêt de sauvegarder et entretenir nos forêts. Néanmoins, le rôle du bois ne s’arrête pas au stade des peuplement forestier. Si j’ai précisé bois, c’est parce que le deuxième S de la règle des 3S est le stockage à long terme du bois dans les ouvrages en bois. 

Le stockage du carbone dans nos foyers 

Bien que la gestion durable de nos forêts soit un point important pour limiter la quantité de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère, mais nous pouvons aller plus loin. Comme nous avons pu le voir plus haut, les arbres lors de la photosynthèse ont besoin de dioxyde de carbone. Ils vont même en séquestrer une partie dans le bois. C’est là qu’intervient la partie qui concerne le stockage du bois. Même après que celui-ci ait été coupé, il peut encore stocker du carbone. Il ne va redégager ce carbone dans l’atmosphère que lors de sa décomposition ou une fois qu’il est brulé. Pour vous montrez un exemple, sur l’image ci-dessous nous avons utiliser le calculateur en ligne de stockage de carbone. Pour notre exemple nous avons pris une table en chêne de 5cm d’épaisseur, 80cm de largeur et 180cm de longueur. Celle-ci est en mesure de stocker 82.6Kg de CO2.

C’est là qu’une autre partie de l’industrie du bois rentre en jeux, l’industrie de la construction et du mobilier. Contrairement au fer ou au bêton régulièrement utiliser, le bois peut stocker du carbone sur le long therme. Et ce n’est pas l’unique avantage du bois dans la construction, d’après la confédération, la production de produit en bois émet également moins de CO2. Un autre avantage, D’après Romande énergie, est que l’emprunte carbone des bâtiments en bois baisse chaque année. Il est intéressant de noter que contrairement à ce que nous pourrions penser, en Suisse, seul 60% du bois coupé est utilisé dans la construction, nous pourrions donc construire davantage. On peut aussi noter que dans de nombreux cas, les constructions en bois sont fabriquées plus rapidement qu’avec d’autres matériaux. Même si le coût final de ces constructions est souvent légèrement plus coûteux, ce prix est vite compensé par les avantages que le bois peut fournir. D’autant que de nombreux canton aident les maîtres œuvres s’ils décident de prendre du bois local, le prix peut donc diminuer. 

Figure 19 Image de la patinoire de Porrentruy, construire en grande partie avec du bois (https://www.hc-ajoie.ch/fr/Infos-Pratiques/Raiffeisen-Arena/raiffeisen-arena.html) 

Malgré tout il est quand même important de préciser que si la construction en bois stock et émet moins de CO2, il est nécessaire d’utiliser du bois provenant de Suisse. Pour deux raisons principalement, la première c’est parce que nous connaissons la qualité de la gestion durable des forêts en Suisse. La seconde c’est parce que l’effet positif des constructions en bois pourrait être diminuer par les trajets qu’il doit parcourir s’il est importé. 

Et pour terminer la boucle, les vieux meubles peuvent être brûler pour se chauffer, de ce fait nous n’employons pas d’énergie fossile et le CO2 libéré va être utilisées par d’autres arbres. Le carbone est donc continuellement séquestré et stocké. C’est le dernier point que nous allons étudier, la substitution du carbone par le bois. 

La substitution du carbone par le bois 

Nous venons de voir les avantages que représente le bois dans la construction, ainsi que son importance dans le stockage du carbone. Nous n’allons donc pas revenir sur l’importance de privilégier les constructions en bois à l’instar des autres matériaux. Quand bien même il est important de substituer ces matériaux. Ce point-ci sera avant tout dédié à l’utilité du bois dans l’énergie. Le bois énergie, qui produit le plus souvent de la chaleur représente 5% de la consommation énergétique finale (1% concerne la production d’électricité). 

Quels sont les avantages du bois-énergie face à ces concurrents. Premièrement, contrairement au gaz ou au mazout, le bois en tant qu’énergie présente un bilan carbone neutre. C’est-à-dire que le CO2 émis pour chauffer va être capter par la forêt. Deuxièmement, les produits utilisés pour un but énergétique sont souvent des sous-produits. C’est-à-dire que pour une grande partie ils ne peuvent être utiliser pour autre chose que la production énergétique. De cette façon les arbres abattus sont utilisés dans leur intégralité. Troisièmement les progrès techniques de ces dernières a permis d’augmenter le rendement des chaudières à bois de 55 à 74%.  

Et comme pour les autres points cités au-dessus, la forêt étant une ressource renouvelable il est d’autant plus intéressant que ces concurrents. Sans compter que l’extraction du pétrole, comme du gaz, peut s’avérer risquer pour les exploitants, comme pour les écosystèmes. 

Malgré tout, pour que la diminution de notre impact sur l’environnement soit encore meilleure il faut prioritairement acheter du bois de provenance local. La plupart des communes et des entreprises privées proposent de livrer du bois de feu. Ce qui va garantir la gestion durable des forêts du quel est issu le bois commandé et va également diminuer les trajets effectués par le bois et donc les émissions de CO2. Nous précisons ce point parce que ces dernières années nous avons pu voir de nombreux magasins vendre du bois de feu. Malheureusement pour la plupart ils vendent du bois qui proviennent d’autres pays qui ne garantisse pas la même gestion forestière et qui doivent faire une grande distance avant d’approvisionner nos chauffages.  

Conclusion 

Nous arrivons gentiment à la fin de ce dossier. Comme nous avons pu le voir tout au long de ce dossier, le réchauffement climatique à déjà un impact sur nos vies et la situation ne va pas en s’améliorant. Et même si les forêts sont fortement impactées par la hausse des températures, elles jouent également un rôle important pour contrer les effets du réchauffement climatique.  Mais pour que les forêts puissent garantir leurs fonctions, chacun d’entre nous doit prendre conscience de l’impact positif qu’il puisse avoir sur les écosystèmes forestiers et en faveur de l’environnement. 

Nous espérons que vous (lecteur), vous avez pu mieux comprendre les différentes conséquences du réchauffement climatique, mais surtout les différentes actions qu’il vous est possible de faire pour favoriser les forêts et le bois plus généralement. Même si vous n’êtes pas directement concernée en ce qui concerne la gestion forestière, vous pouvez en revanche faire votre maximum pour privilégier les constructions en bois, que ce soit pour la construction immobilières ou votre mobilier d’intérieur. Nous vous encourageons également, dans la mesure du possible, de vous chauffez à l’aide du bois. 

Nous vous remercions pour l’attention que vous avez apporté à notre article. 

En savoir plus

WWF (25 janvier 2025) Conditions météorologiques extrêmes : une conséquence du changement climatique  

https://www.wwf.ch/fr/don/conditions-meteorologiques-extremes#:~:text=S%C3%A9cheresse%2C%20aridit%C3%A9%2C%20incendies%20de%20for%C3%AAts,l’effet%20des%20changements%20climatiques.

La cote (25 janvier 2025) Incendie dans le Haut-Valais: «La forêt mettra entre 100 et 200 ans à repousser» 

https://www.lacote.ch/suisse/incendie-dans-le-haut-valais-la-foret-mettra-entre-100-et-200-ans-a-repousser-1306906

ASA (25 janvier 2025) Intempéries en Valais et au Tessin : l’ASA estime les dommages entre 160 et 200 millions de CHF au total 

https://www.svv.ch/fr/intemperies-en-valais-et-au-tessin-lasa-estime-les-dommages-entre-160-et-200-millions-de-chf-au

Meteosuisse.admin.ch (25 janvier 2025) Changement climatique 

https://www.meteosuisse.admin.ch/climat/changement-climatique.html

Chasse et nature (25 janvier 2025) LA TEMPÊTE A DÉVASTÉ LA FORÊT MAIS PAS LA FAUNE 

bafu.admin.ch (26 janvier 2025) Les crues de l’été 2024 

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/eaux/dossiers/hochwasser-juni-2024.html#1895857530

rts.ch (26 janvier 2025) Il y a une année, La Chaux-de-Fonds était balayée par une tempête dévastatrice 

https://www.rts.ch/info/regions/neuchatel/2024/article/il-y-a-une-annee-la-chaux-de-fonds-etait-balayee-par-une-tempete-devastatrice-28577865.html

WSL.ch (26 janvier 2025) Incendies de forêt 

https://www.wsl.ch/fr/dangers-naturels/incendies-de-foret

rts.ch (26 janvier 2025) Le Tessin appelle les touristes à limiter leur consommation d’eau 

https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/13927763-le-tessin-appelle-les-touristes-a-limiter-leur-consommation-deau.html

RTN.ch (26 janvier 2025) Sécheresse dans le canton de Neuchâtel 

https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20230227-Secheresse-dans-le-canton-de-Neuchatel.html

laliberte.ch (26 janvier 2025) La chalarose du frêne coûte cher 

https://www.laliberte.ch/articles/regions/canton/la-chalarose-du-frene-coute-cher-579969?srsltid=AfmBOorckaS5xgXJRNRYW0rEq2EBCosJOaB50osIZB7CxpdM8b81lSRH

bafu.admin.ch (27 janvier 2025) Dépérissement des pousses du frêne 

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/forets/info-specialistes/pressions-sur-les-forets-suisses/organismes-nuisibles-dangereux-pour-les-forets/deperissement-des-pousses-du-frene.html

RTN.ch (27 janvier 2025) La sécheresse, ennemie des épicéas 

https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20230711-La-secheresse-ennemie-des-epiceas.html

lanselle-decoupe.fr (27 janvier 2025) Le Frêne : quels usages, avantages & inconvénients de ce bois pour le bricolage ? 

Vidéo rts.ch (28 janvier 2025) la sècheresse inquiète la Suisse 

https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/en-suisse-la-secheresse-guette-et-le-niveau-des-nappes-phreatiques-est-bas-en-particulier-au-tessin?urn=urn:rts:video:13983027

bafu.admin.ch (28 janvier 2025) La sécheresse : monitoring, prévisions et alertes 

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/eaux/evenements-extremes/la-secheresse-monitoring-previsions-et-alertes.html

maxicours.com (28 janvier 2025) Les interactions au sein d’un écosystème 

https://www.maxicours.com/se/cours/les-interactions-au-sein-d-un-ecosysteme/#:~:text=l’exploitation%20(parasitisme%20et%20pr%C3%A9dation,autre%20n’est%20pas%20affect%C3%A9e.

WSL.ch (28 janvier 2025) Réchauffement du climat: Les champignons sont sensibles 

https://www.wsl.ch/fr/news/rechauffement-du-climat-les-champignons-sont-sensibles

Pronatura.ch (28 janvier 2025) La biodiversité en Suisse se porte mal 

https://www.pronatura.ch/fr/biodiversite

Waldwissen.net (28 janvier 2025) Développement du typographe en Suisse 

https://www.waldwissen.net/fr/economie-forestiere/gestion-des-degats/insectes/developpement-du-typographe-en-suisse

Arcinfo.ch (28 janvier 2025) Sécheresse : bol d’air pour les agriculteurs neuchâtelois 

https://www.arcinfo.ch/neuchatel-canton/secheresse-bol-dair-pour-les-agriculteurs-neuchatelois-856018

reforestaction.com (28 janvier 2025) Le rôle des forêts dans le cycle du carbone 

https://www.reforestaction.com/magazine/role-forets-cycle-carbone

ecotree.green (28 janvier 2025) Quel est le cycle de vie d’un arbre ? 

https://ecotree.green/blog/quel-est-le-cycle-de-vie-d-un-arbre

Zoom-nature.fr (01 février 2025) La sève élaborée : des sources aux puits 

bfs.admin.ch (1er février 2025) Forêt 

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/espace-environnement/utilisation-couverture-sol/surfaces-boisees/forestiere.html

DSS.ch (1er février 2025) Forêt 

https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007849/2024-10-08

pefc.be (7 février 2025) https://www.pefc.be/fr/calculateur-de-co2 

https://www.pefc.be/fr/calculateur-de-co2

bafu.admin.ch (7 février 2025) Forêt, bois et CO2 

https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/forets/info-specialistes/etat-et-fonctions-des-forets/foret–bois-et-co2.html#:~:text=Ces%20trois%20prestations%20climatiques%20sont,produits%20en%20bois%20et%20substitution.

Ccmf.org (7 février 2025) Les produits forestiers et le stockage du carbone 

Romande-energie.ch (7 février 2025) Le bois dans la construction: avantages, défis, implications et ouvrages exemplaires 

https://www.romande-energie.ch/blog/le-bois-dans-la-construction-avantages-defis-implications-et-ouvrages-exemplaires#:~:text=Le%20premier%20avantage%20notable%20de,de%20sa%20dur%C3%A9e%20de%20vie.